top of page

 

DEMARCHE ARTISTIQUE/KARINE SZCZEPANIAK/ART TEXTILE CONTEMPORAIN

 

Dans ma pratique, je fais l'éloge de la lenteur où les gestes, le processus et la réalisation se font avec l'idée d'un labeur quotidien, obsessionnel, répétitif pour charger le support. Une manière d'échapper à la vitesse et d'inscrire l'humain dans "le faire à la main" le plus longtemps possible, une sorte de méditation. Une façon de prolonger un espace temps de l'artefact et d'y être bien : entre art et artisanat, ma pratique s'inscrit dans un rapport, tactile et sensuel avec les éléments. Si je choisis souvent des techniques dîtes "féminines" , elles manifestent au-delà d'un aspect esthétique, un propos qui se veut à la fois conceptuel et intimiste. Une contradiction qui interroge les catégories et les hiérarchies artistiques, une manière qui associe l'art et la vie dans la collecte d'éléments modestes où la pratique artistique intervient pour les "ranimer".

​

Mes productions sont au service des mots et de la texture. Je crée des analogies entre les éléments, j’invente des « peaux », je triture le tissu comme support privilégié pour satisfaire le besoin de raconter les mystères qui m’échappent, pour donner à voir une évasion plastique. Détourner des objets, concepts et matériaux c'est leur donner un horizon nouveau : symbolique, onirique, sémantique, poétique… une certaine noblesse à dévoiler.

​

La peinture principalement acrylique intervient en tant que "liant" entre les parties hétérogènes, ou comme texture qui vient s'ajouter en système chromatique pour affirmer la planéité du support ou participer à un métissage qui gomme les limites, les frontières entre des zones déterminées. Elle n'est pas utilisée en principe de représentation et donc je m'inscris dans la catégorie des "plasticiennes". Elle se pose en nécessité plastique, elle se travaille en fil conducteur et guide le spectateur dans un jeu de contemplation et de rythme visuel.

​

La place des MOTS est récurrente dans mes productions. Ils interviennent à la fois comme élément signifiant et comme matériau. Ils sont pour moi une base très souple et malléable qui propose des axes de libertés inépuisables. La graphie, la « dé-graphie » (le brouillage écrit) existe dans mon travail depuis plus de 20 ans comme une présence indéfectible, indéfaisable… un compromis entre le lisible et le visible.

Je « joue » pour que la forme qui se lit s’associe à un espace qui se voit : le tout s’imbriquent pour dialoguer sur un espace commun. Ainsi, le rôle du titre est souvent primordial, il est même parfois à l’origine de la re-présentation, il crée des liens entre les signes et les constituants. Le mot intervient donc du début à la fin du processus de création.

​

La couture et donc l’acte de coudre sert ici à la fois une intention symbolique, esthétique et graphique dans le jeu de l’écriture : le geste lent et précis accompagne l'élaboration du travail. C’est à la fois ce qui tient les éléments, ce qui les percent, les inscrits dans la surface. Une manière de raccommoder et d’accommoder mes fragments intimes.

Ce mouvement de la main est primordial depuis l'origine de mes productions puisque le fil et l'aiguille deviennent les éléments fondateurs du lien entre les choses, de leur mémoire, d'une durée qui ralenti le temps et l'inscrit dans un ensemble esthétique où l'esprit s'arrête un instant donné sur la matière pour donner à voir une intériorité, une géographie plastique de la surface ou bien coudre telle une Pénélope qui attend une fin, le bout du fil...

​

La technique du collage ou de l' assemblage est permanente dans l’ensemble de mon travail : c’est ce qui me permet de combiner la diversité des textures, des objets, des supports que je choisis et qui accentue dans le « faire » un rapport de proximité avec les matières quasi fusionnel pour effacer des limites, pour fondre les identités et forcer une rencontre improbable ou évidente, une manière presque "syntaxique" de pousser au maximum le jeu du côtoiement des choses. 

​

Enfin, la transparence est pour moi un jeu permanent du « caché-montré » où le palimpseste sur la surface propose une surface mystérieuse ou complexe, lourde ou légère.  Je manipule comme un acte magique qu’est l’Art pour moi,  les composants pour aboutir à un ensemble « hybride ». Le principe de la superposition rend compte d'un écho des figures, des phonèmes, des lignes pour ralentir la vision et orienter le regard vers un détail : la préciosité du geste, la méticulosité d'une inscription qui se déchiffre ou pas.

​

Depuis quelques années, je m'oriente plus largement vers une pratique qui exploite davantage la question du "déchet"           ( support et objet ) sublimé, détourné, métissé dans une oeuvre où le geste, le matériau, la forme, la couleur incitent à s'interroger sur son devenir et sa transformation vers un propos le plus souvent intimiste et poétique. Je cherche à magnifier la moindre possibilité de sauver ce qui se jette, ce qui s'oublie en modifiant l'apparence première des choses, en décalant leur identité textuelle, texturielle...

​

LES ARTISTES PRODUISENT DES OEUVRES À CARACTÈRE UNIQUE.

SOUTENIR LES ARTISTES C'EST AIDER LE MONDE À SAUVEGARDER L'UNE DE SES PLUS BELLE FORME D'HUMANITÉ.

UN ARTISTE A BESOIN D'ÊTRE EXPOSÉ ET AUSSI DE VENDRE SON "OUVRAGE" :-) N'hésitez pas à me laisser un message par la rubrique contact. :-)

bottom of page